Prise en main de Cortex: Gamecaster, la solution de streaming de Razer
Le Razer Cortex Gamecaster, un logiciel de streaming conçu par la marque aux trois serpents, est enfin sorti de bêta et est mis à disposition de tout un chacun, permettant à Monsieur Toutlemonde de facilement enregistrer et diffuser ses parties sur des plateformes comme Azubu, Twitch et YouTube Gaming. Le logiciel a-t-il de quoi se faire une place sur le marché, trusté par OBS et XSplit ?
Commençons par le nerf de la guerre, le prix, parce que, oui, Razer a fait le choix de se rapprocher de l'offre premium de XSplit plutôt que d'offrir une solution entièrement gratuite comme OBS.
Il existe en effet deux versions du Gamecaster. Les deux sont disponibles au sein du même logiciel, le fameux Cortex, l'interface de Razer qui permet d'optimiser les performances de votre PC pendant vos sessions de jeu et qui vous aidera donc à les optimiser pendant vos sessions diffusées en live.
Si vous décidez d'utiliser la version gratuite du Gamecaster, vous pourrez diffuser ou enregistrer vos contenus dans des conditions décentes pour un créateur débutant : la version gratuite vous permet en effet d'enregistrer vos sessions en 720p, avec l'intégration d'une webcam dont vous pourrez choisir le positionnement et la taille, la gestion de votre micro et toutes les options les plus classiques. A noter que vous pouvez monter jusqu'en 1080p pour vos enregistrements, mais qu'ils se verront marqués d'un logo assez visible que vous ne pouvez évidemment pas supprimer ou manipuler à votre guise.
Si vous décidez d'investir dans une licence Pro (qui coûtera 13,99€ pour 3 mois ou 36,99€ pour un an), bien évidemment, vous pourrez dire adieu à l'horrible marque qui polluait vos productions, en plus de débloquer quelques fonctionnalités des plus importantes, comme l'accès au codec x264 qui améliorera vos performances, la possibilité très pratique de faire des annotations à l'écran directement pendant votre phase d'enregistrement (ce qui peut-être extrêmement sympathique pour un spécialiste de MOBA ou de jeux de stratégie pour commenter ses déplacements ou ses actions) ou des gadgets comme l'intégration du chat de Twitch directement dans votre jeu.
Même ma grand-mère saurait streamer avec Gamecaster
On a rarement vu plus intuitif que le Razer Cortex: Gamecaster pour ce qui est d'ouvrir le streaming à un très large public. Vous êtes littéralement à une poignée de clics de vous lancer dans l'arène de la production de contenu vidéo-ludique sur Internet : installez le logiciel, renseignez les paramètres nécessaires à votre projet, que ce soit les informations de votre compte Twitch, Azubu, YouTube ou le chemin sous lequel vous souhaitez enregistrer votre vidéo, choisissez le jeu auquel vous souhaitez jouer et vous êtes parti !
Une des idées les plus géniales du Gamecaster et du Cortex est d'importer directement dans une bibliothèque l'ensemble des jeux installés sur votre ordinateur, via des plateformes tierces comme Steam ou Battle.net et de vous proposer de les lancer directement avec l'interface de streaming. Pas besoin de vous casser la tête à changer de fenêtre capturée dès que vous voulez lancer un nouveau jeu, le logiciel fait ça tout seul. Ça aurait pu être très bon si seulement deux obstacles majeurs ne venaient pas se mettre en travers du chemin de cette idée dans la mouture actuelle du logiciel.
Pour des raisons inconnues, certains jeux comme The Binding of Isaac (dans toutes ses déclinaisons) ou Evoland 2, n'étaient pas compatibles avec l'interface de Razer. Nous avons eu beau regarder dans les options, tant des jeux que du Cortex, impossible de débloquer la situation. Peut-être un souci de compatibilité Direct X ? C'est le premier écueil, l'impossibilité à l'heure actuelle de créer du contenu sur n'importe quel jeu, mais cela reste restreint par rapport au fait que vous ne pouvez streamer que lorsque vous êtes en jeu.
Autant ce point affectera peu les créateurs de contenu YouTube, qui produisent un contenu en temps limité sur un jeu bien défini, autant il peut s'avérer très problématique dans l'hypothèse d'un streamer débutant qui commence son activité : en effet, la diffusion via le Gamecaster ne peut être connectée qu'à l'utilisation d'un jeu. Impossible par exemple de capturer votre bureau, votre navigateur internet ou tout autre fenêtre, vous êtes bloqué en jeu pour toute la durée de votre diffusion. L'ALT-TAB, si vous souhaitez aller voir un élément envoyé par un spectateur dans votre chat ou vérifier une solution, figera l'écran que vous diffusez et votre webcam (même si le son de votre micro sera lui capturé normalement) et si vous souhaitez changer de jeu, il vous faudra ni plus ni moins qu'interrompre votre diffusion pour en relancer une autre, ce qui est généralement nuisible en terme de rétention de votre public. Le logiciel se targue de vous proposer un écran d'absence automatique, que vous pouvez même paramétrer comme bon vous semble si vous achetez la licence "pro", mais il ne sert qu'à meubler des pauses en jeu, pas à assurer des transitions d'un jeu à l'autre, par exemple.
Ce point est clairement perfectible et dommageable pour un produit qui pourrait facilement devenir une alternative très sympathique pour un nouveau venu : si, au lieu de lier la session de stream au jeu une fois qu'il est lancée, elle était liée au lancement du logiciel Cortex, qui deviendrait une espèce de hub qui capturerait l'ensemble de votre écran sur une espèce de fond noir, sur lequel le jeu lancé serait surimprimé, ce serait une magnifique amélioration qui ramènerait ce logiciel au niveau de ses concurrents. On peut supposer que le mode de fonctionnement actuel a été choisi principalement pour améliorer au mieux les performances de chaque jeu, mais ça reste un facteur bloquant.
De bonnes idées gâchées par de graves manquements
On est vraiment partagé quand on est un utilisateur assidu d'OBS et de XSplit et que l'on vous propose de fouiller dans les entrailles de Gamecaster : il y a de très bonnes idées, notamment l'interface superposée au jeu, que vous pouvez afficher à la volée d'une simple combinaison de touches pour modifier un élément de votre surcouche (ajuster la taille de la caméra, positionner la fenêtre de discussion...) avant de vous la rendre complètement invisible et de profiter pleinement de votre jeu, le système d'annotation ou la gestion des fameux "fonds verts" qui ne sont pas forcément des plus accessibles sur les concurrents de ce logiciel, mais il a des lacunes massives qui le laissent pour l'instant à des années lumières de ses illustres prédécesseurs.
Impossibilité d'intégrer les alertes de Twitch si chères aux utilisateurs de cette plateforme, impossibilité de vraiment influer sur les paramètres d'encodage vidéo ou de diffusion du logiciel (on ne peut pas choisir son bitrate, on ne peut pas choisir son serveur de diffusion), impossibilité de jouer avec le CSS dans l'habillage du stream pour faire en sorte d'afficher des messages ou des titres de chanson, mais, sans doute plus problématique encore, impossibilité de gérer une carte de capture qui permettrait de diffuser des séquences de jeu sur console. Autant d'éléments qui permettent d'offrir plus d'originalité et de contenu tout en mettant en avant l'identité de sa chaîne et qu'on ne peut mettre en place sur Gamecaster, du moins, à l'heure actuelle.
Crache ton benchmark, Myrhdin
Gamecaster est une solution clé en main des plus intéressantes pour un créateur de contenu néophyte, qui n'aurait pas forcément envie de paramétrer de nombreuses options sur XSplit ou de gérer l'installation de nombreux plug-ins sur OBS.
Le logiciel, dans sa version actuelle, allie le trait de génie avec la bêtise, mais il a encore le temps de se développer et de rectifier le tir. A n'en point douter, avec la volonté de Razer d'investir dans le périphérique streamer et non plus seulement gamer, avec le micro Seiren ou encore la caméra Stargazer à venir, le logiciel connaîtra de nombreuses améliorations dans les mois à venir et finira par offrir plus des options devenues indispensables au producteur de contenu même amateur.
Cependant, il faut être honnête : à l'heure actuelle, OBS fait bien plus que la version gratuite du Gamecaster si on prend le temps de se renseigner sur ses possibilités, et la version payante de XSplit, même la simple version prévue pour les particuliers, met à genoux la version payante du logiciel de Razer pour quelques euros de plus sur l'année.
L'idée est bonne, Razer, mais l'exécution laisse encore à désirer, mais nous avons bon espoir que vous fassiez l'effort nécessaire pour amener votre produit au point où il justifie que quelqu'un investisse dans sa version payante.
Activités | Aucune |
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Création |
1998 |
Pays d'origine | États-Unis d'Amérique |
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